Zoom sur le livre Comment j'ai arrêté de manger les animaux ? de Hugo Clément

Pourquoi entretenons-nous une relation si distante avec les animaux d'élevage ? Revenons sur un extrait du livre Comment j'ai arrêté de manger les animaux de Hugo Clément.

Pauline Carlier--Vincent

"Au restaurant, on commande du boeuf, du gigot, du canard, du mouton, du saumon. Entre l'article partitif "du" et le déterminant "un", la différence est de taille. Lorsqu'on avale du poulet, on ne consomme pas un animal en particulier, avec un nom, un caractère, des relations sociales, des émotions, mais un élément d'une quantité massive de chair indéterminée, dépersonnifiée. Comme si tous les poulets étaient en tout point similaires. Manger "du blanc" ou "de la cuisse" revient à considérer que l'espèce toute entière est constituée d'individus totalement interchangeables. Cette idée, erronée, est au fondement du spécisme, théorie selon laquelle l'homme serait supérieur aux autres êtres vivants." (Extrait de Comment j'ai arrêté de manger les animaux, Hugo Clément)

Les animaux et leurs émotions

Dans cet extrait, on nous explique que les mots que nous posons sur la viande qu'on mange nous éloignent de l'être vivant qui a servi à obtenir cette viande. En effet, on ne mange pas "un" cochon mais "du jambon", on ne mange pas "un" poulet mais "du blanc de poulet", on ne mange pas "le dos d'une vache" mais "du rumsteack, du filet, du faux filet"... Comme l'explique Hugo Clément, par ces choix d'articles et de noms, nous avons l'impression d'acheter un bout de chair dépersonnifié, sans jamais se préoccuper de l'animal derrière cette viande. De la vie avant la nourriture.

Pourtant, cela fait bien longtemps que nous savons que les animaux d'élevages ont des émotions et qu'ils sont capables de les exprimer comme la peur, l'enthousiasme, l'anxiété, la frustration, le stress, l'amitié, le deuil. Tout comme nous. L'empathie est universelle chez les vertébrés. Grâce à des tests, nous savons que les taureaux seront moins effrayés d'aller à l'abattoir s'ils y vont avec des congénères qu'ils connaissent car ils tissent de fortes relations affectives durant toute leur vie.

Zoom sur trois animaux d'élevages très connus

D'après ce qu'on nous dit dans la vidéo où Paul McCartney apparait au sujet des abattoirs (article précédent), les poulets, les vaches et les cochons sont des animaux intelligents, sociaux et exprimant plusieurs émotions. Les poulets sont capables de raisonner d'une manière plus conséquente qu'un chien ou un enfant dans certains cas. Ils vivent avec un ordre hiérarchique très précis et son très sociaux.

Les cochons, plus intelligents que les chiens, ont des capacités cognitives plus élaborées que celles d'un enfant de trois ans. Ils surpassent parfois même certains primates par rapport à difféentes activités comme utiliser certains jeux vidéos.

Les vaches, elles, n'oublient jamais un visage ou un lieu. Elles exrpiment leur joie en sautant de joie lorsqu'elles trouvent une solution à un problème. 

Les animaux que nous mangeons sont des êtres intelligents, sensibles et solidaires. En novembre 2020, un scandal avait eu lieu au magasin Leclerc de Maurès-les-Avignon, dans le Vaucluse. Des lièvres et faisans avaient été mis à la vente sous cellophanes "entiers" (pattes, fourrure/plumage et tête intactes). Certaines personnes ont été heurtées de voir ces animaux de telle sorte. Cela montre bien l'éloignement si distinct que les consommateurs ont entre ce qu'ils achètent comme "viande" et ce qu'ils voient comme animaux. La viande que nous mangeons est pourtant belle et bien prélevée sur ces corps.

Sources:

Comment j'ai arrêté de manger des animaux ? Hugo Clément, 16 janvier 2020

https://www.dailymotion.com/video/xcnop3

https://www.valeursactuelles.com/societe/un-magasin-leclerc-met-en-vente-des-lapins-et-faisans-entiers-sous-vide-et-sattire-la-colere-des-internautes/, 3 novembre 2020